Après l’ouverture d’une enquête par la justice sud-coréenne, les autorités américaines se sont penchées sur les circonstances du crash du Terra USD (UST). Refusant de soumettre des pièces aux enquêteurs, Do Kwon a fait appel. Celui-ci a été rejeté ce mercredi. La SEC (Securities and Exchange Commission) poursuit ses investigations, suite à de nouvelles révélations accablantes.
Do Kwon dans l’œil de la tourmente
Le 7 mai dernier, on s’en souvient, le stablecoin Terra USD a créé la stupeur dans la cryptosphère en se découplant du cours du dollar auquel il était adossé. Depuis, le fondateur de Terraform Labs, Do Kwon, est dans le collimateur de la justice sud-coréenne tandis que pléthore d’investisseurs lésés accusent le coup.
La commission coréenne des services financiers (FSC) et le Service de surveillance financière du pays enquêtent sur les circonstances de ce crash. La semaine dernière, la commission d’enquête sur les délits financiers et le bureau du procureur du district sud de Séoul ont entamé, à leur tour, de nouvelles investigations. Les autorités sud-coréennes soupçonnent que toute la lumière n’ait pas été faite sur les mécanismes à l’origine du découplement du cours du Terra de l’USD.
Un groupe d’investisseurs de Terra sud-coréens a également intenté une action en justice contre le PDG et le cofondateur de Terraform Labs. Cela, après avoir totalisé 44 millions de dollars de perte.
Do Kwon est, par ailleurs, visé par la justice américaine. Cette dernière a ouvert plusieurs enquêtes, en quête de réponses quant aux mécanismes internes ayant concouru à l’effondrement de l’UST.
Les circonstances du crash du Terra encore très troubles
En septembre 2021, soit bien avant le décrochage de l’UST, la SEC avait décidé d’enquêter sur la relation entretenue par Terraform Labs avec Mirror Protocol. Ce dernier est une application DeFi, hébergée sur la blockchain Terra, qui offre à ses utilisateurs la possibilité de négocier des actifs « miroirs » (Massets), calqués sur la valeur d’autres produits. D’importants transferts de fonds auraient été observés entre les deux plateformes.
Ce mercredi, une Cour d’appel des États-Unis a rejeté l’appel de Do Kwon. Celui-ci estimait la part de ses activités insuffisante, dans le pays, à se soumettre à cette enquête. La cour a donc sommé Terraform Labs de se conformer à l’assignation de la SEC et de ne pas faire obstruction à l’enquête. Il est attendu de l’entreprise qu’elle fournisse des documents et qu’elle s’exprime quant aux activités qu’elle entretient avec Mirror Protocol.
Par ailleurs, la SEC a récemment ouvert une enquête pour déterminer si la commercialisation de l’UST et du LUNA constituait un cas de violation des règles de protection des consommateurs. Les mécanismes d’ancrage de l’UST au dollar semblent, en effet, avoir reposé sur un mécanisme fragile et dangereux.
Terraform Labs aurait procédé à l’achat de volumes importants de Bitcoin, via la Luna Foundation Guard, qui auraient été injectés, au besoin, dans l’écosystème Terra pour redresser le cours du token.
Le décrochage du cours du BTC, suite à la hausse des taux d’intérêts de la Réserve fédérale américaine (FED), aurait donc empêché ce mécanisme de fonctionner, entraînant le découplage de l’UST.
Le feuilleton continue cette semaine. En effet, des employés de Terraform Labs auraient confié, aux enquêteurs de la SEC, que des retraits mensuels de 80 millions de dollars auraient été effectués par Do Kwon quelques mois avant l’effondrement du Terra.
De nombreuses interrogations demeurent donc quant à l’intentionnalité supposée de ce crash. Affaire à suivre.
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Charles Ledoux
