Pendant notre couverture de l’Avalanche Summit, à Londres, nous avons remarqué un changement notable dans la manière de payer des consommateurs. Les cartes bancaires physiques ont presque totalement disparu. Au lieu de ça, tout le monde sort son téléphone, et utilise des cartes bancaires virtuelles, aux designs parfois exotiques. Plongeons ensemble dans la révolution silencieuse des cartes cryptos.
Les cartes cryptos gagnent en popularité
Nous avons été étonnés par le nombre de personnes utilisant des cartes virtuelles, adossées à des crypto-monnaies, pour payer leur consommation. À plusieurs reprises, nous avons pu échanger à ce sujet avec les utilisateurs de ce nouveau moyen de paiement, qui gagne en popularité.
Selon les principaux concernés, il y a beaucoup d’avantages à utiliser cette solution innovante :
- Facilité d’utilisation : les solutions sont parfois différentes, mais en règle générale, les cartes utilisées sont adossées à un portefeuille non-custodial classique. L’utilisateur n’a qu’à transférer des cryptos vers cette adresse, et utiliser la carte générée par le prestataire de services
- Traçabilité : toutes les transactions sont facilement traçables grâce à l’historique de l’adresse en question. Vous pouvez y accéder grâce à un simple explorateur de blockchain
- Pas de KYC : bon nombre des solutions utilisées ne demandent aucun KYC. Cela est très apprécié par les investisseurs qui ne souhaitent pas forcément communiquer leur identité
- Non-custodial : comme expliqué précédemment, la solution peut être non-hébergée. Cela signifie que le fournisseur de services ne fait aucune garde d’actifs. Vous êtes seul garant des données importantes relatives à l’adresse générée et liée à la carte crypto
Les startups crypto-financières se multiplient
La demande pour ce type de solution est croissante, ce qui a motivé de nombreuses startups crypto-financières à se lancer sur le marché. Nous avons entendu circuler plusieurs noms lors de l’Avalanche Summit, d’entreprises déjà créées ou parfois encore en développement, comme : Blockpay, Bitrefill, Kast ou encore Kardpay.
Bien souvent, le fonctionnement est le même :
- L’utilisateur connecte son wallet, comme MetaMask par exemple, et obtient une adresse générée par le fournisseur sur laquelle faire un dépôt de crypto-monnaies. Il peut choisir l’actif de son choix, comme l’USDC, l’ETH ou encore l’AVAX
- Une fois que le portefeuille est généré, configuré et alimenté, l’utilisateur accède à une carte virtuelle, compatible avec Apple Pay et Google Pay
- Il n’a plus qu’à utiliser la carte en mode sans contact, compatible avec la grande majorité des terminaux de paiement. Certains de ces fournisseurs proposent également des cartes physiques pour les paiements classiques
Les cartes liées aux crypto-monnaies ont de nombreux atouts, et représentent une manière de prolonger les avantages du secteur décentralisé dans le monde réel. En effet, ils sont nombreux à souhaiter garder leurs fonds en dehors des banques, tout en profitant d’un moyen de dépense dans l’économie réelle.
Carte crypto : un flou réglementaire et fiscal dangereux
Bien que l’enthousiasme pour ces solutions novatrices soit important, il reste encore un long chemin réglementaire avant de pouvoir profiter d’un cadre réglementaire stable à long terme. En effet, le marché européen est de plus en plus régulé, et après MiCA, les solutions non-hébergées risquent d’être passées à la loupe.
D’autres défis sont à considérer. En effet, les utilisateurs non-confirmés peuvent ne pas être familiers avec les risques liés aux solutions non-hébergées comme la conservation d’une phrase de récupération (seed phrase) ou l’utilisation de bridges inter-chaînes. L’éducation est donc primordiale et doit faire partie intégrante de l’UX du produit.
De plus, cette solution n’est pas totalement décentralisée. Les cartes cryptos se basent sur les services traditionnels comme Visa ou Mastercard pour dépenser l’argent après la conversion de la crypto vers une monnaie fiduciaire. La véritable révolution se produira lorsque les commerçants accepteront directement des solutions décentralisées, sans intermédiaires centralisés.
Enfin, il y a le cœur du problème : de nombreux utilisateurs utilisent une solution sans KYC pour s’émanciper d’une déclaration fiscale. Pour rappel, chaque cession d’actifs numériques, qu’elle soit effectuée avec une solution custodial ou non, doit être déclarée à l’administration fiscale, même si elle est réalisée via une carte crypto sans KYC. Dans la majorité des cas, la transaction est soumise à une imposition forfaitaire de 30 % sur la plus-value.
Avertissement : les crypto-monnaies sont une classe d’actifs à haut risque. Cet article est fourni à titre d’information et ne constitue pas un conseil en investissement. Vous pourriez perdre la totalité de votre capital.
Source : Avalanche Summit London 2025
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Romaric Saint Aubert
Journaliste
