Avec les problématiques portant sur la croissance de la dette, des enjeux émergent en matière de stabilité économique et de préservation du dollar à l’échelle internationale. Du moins, cela est surtout la préoccupation principale aux États-Unis. Dans ce contexte, est-ce que bitcoin pourrait tirer son épingle du jeu et se substituer en partie comme une solution viable sur le long terme ? Faisons le point des récentes déclarations et rapports publiés à ce sujet.
Bitcoin, une solution envisagée par le Bitcoin Policy Institute
Le lundi 31 mars, le Bitcoin Policy Institute a sorti un rapport s’intitulant ” Bitcoin-Enhanced Treasury Bonds: An idea Whose Time Has Come “. Ce document vise notamment à résoudre les problèmes portant sur la croissance de la dette américaine. Rédigé par Andrew Hohns et Matthew Pines, ces acteurs de la finance disposent d’une expérience suffisamment conséquente (plusieurs années- pour se prononcer sur le sujet. Plus globalement, ce rapport s’inscrit dans le cadre d’un think tank dédié à l’éducation du législateur et du public sur bitcoin et bien d’autres technologies disruptives.
Dans ce même rapport, ils proposent notamment le cadre du Bitcoin Bonds. En améliorant les obligations américaines avec une composante en bitcoin, l’objectif sera de transformer le ratio risque/rendement sur le long terme. Dans ce contexte, l’intérêt serait de dédier un pourcentage spécifique des Bitcoin Bonds pour acheter du bitcoin (environ 10 %) et l’intégrer dans une réserve stratégique.
En intégrant ces bitcoins dans la réserve stratégique, cela n’aurait pas de coûts supplémentaires pour le contribuable américain. Ainsi, avec une croissance sur le long terme, les performances de l’actif contrebalanceraient la croissance de la dette, ce qui en fait d’après le rapport un actif stratégique qu’il convient de détenir et d’accroître en termes de volumes. La figure ci-dessous apporte des éléments supplémentaires sur la manière dont fonctionnerait cette nouvelle forme d’obligation.
Larry Fink s’exprime sur la maîtrise de la dette
Le CEO de BlackRock, Larry Fink, s’est prononcé en ce début de semaine à ses investisseurs. À la page 20 du rapport, la lettre annuelle pose la question de la possibilité pour bitcoin d’éroder le statut de réserve du dollar américain. Une question légitime lorsqu’on regarde les performances connues par le roi des cryptomonnaies sur ces quinze dernières années.
Avec l’institutionnalisation du marché et l’augmentation croissante du nombre d’ETF sur bitcoin en spot, un nombre croissant d’acteurs croient en la capacité de bitcoin de se substituer au dollar et devenir dans le temps une réserve de valeur.
En effet, dans cette lettre, nous pouvons lire que :
La dette nationale a augmenté trois fois plus vite que le PIB depuis que l’horloge de Times Square a commencé à tourner en 1989. Cette année, les paiements d’intérêts dépasseront 952 milliards de dollars, soit plus que les dépenses de défense. D’ici 2030, les dépenses publiques obligatoires et le service de la dette absorberont toutes les recettes fédérales.
Concrètement, les craintes autour de la dette s’accentuent, et ce, de manière légitime.
Si les États-Unis ne parviennent pas à maîtriser leur dette, si les déficits continuent de gonfler, ils risquent de perdre leur position au profit d’actifs numériques tels que le bitcoin.
Ainsi, il conviendra de surveiller attentivement l’évolution de la situation économique aux États-Unis, l’approche des législateurs et politiciens sur ce rapport du BPI et l’impact que cela aura à long terme dans la gestion de la dette aux États-Unis.
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Romaric Saint Aubert
Journaliste
