L’arrivée de Trump à la Maison-Blanche annonçait pour certains le début d’un bullrun sans précédent. Malheureusement, depuis quelques semaines, la capitalisation totale du marché crypto dégringole et se voit plonger vers des valeurs refuge. Étonnamment, côté Europe, la BCE profite de ce déclin rapide du marché, pour apporter des précisions sur son CBDC (Central Bank Digital Currency).
Un marché crypto en perte de vitesse
Ces dernières semaines ont été rouges du côté des crypto-monnaies. Le Bitcoin a perdu plus de 30 % de sa valeur par rapport à son précédent ATH (All Time High). Solana, malgré l’engouement des memecoins, a été entraîné vers le bas par le Bitcoin, comme tous les altcoins. En effet, il a perdu plus de 60 % de sa valeur depuis son dernier ATH à 295 $.
On se retrouve donc avec une baisse importante de la capitalisation totale du marché crypto, qui chute sous les 2 500 milliards de dollars. Soit une diminution de plus de 30 % depuis l’ATH de Solana.
Cette perte rapide de valeur n’est pas sans conséquences puisqu’elle instaure un climat de peur au sein du marché crypto. La valeur du Fear And Greed s’est retrouvée alors à 15 le 11 mars dernier. L’indicateur de CoinMarketCap indique donc une extrême peur dans un marché qui concède énormément de pertes.
Une valeur aussi basse met en lumière une réticence importante vis-à-vis du marché crypto. C’est d’ailleurs la valeur la plus basse atteinte par cet indicateur, depuis 2022.
Il n’y a aucun doute sur le fait que le marché des crypto-monnaies n’a pas le vent en poupe et il faudra du temps pour se remettre de ce sell-off.
Et pourtant, L’Europe trouve ce moment opportun pour enfoncer le clou en donnant des précisions sur l’arrivée de son CBDC.
L’Europe s’avance sur son CBDC
En Europe, depuis l’annonce du 28 juin 2023, l’euro numérique n’était encore qu’une rumeur. Tout le monde en entendait parler, aucune échéance précise n’était donnée et personne ne savait vraiment où en était le projet.
Christine Lagarde, présidente de la BCE (Banque centrale européenne) a pris la décision de s’exprimer à ce sujet lors d’une conférence de presse le 6 mars dernier.
Une date qui paraît très proche. Essentiellement quand on prend en considération que ce projet nécessite à la fois l’approbation du Conseil européen, du Parlement européen ainsi que de la Commission européenne. Plusieurs étapes qui s’annoncent complexes pour introduire, en quelques mois, l’une des plus grosses révolutions de la zone euro.
Beaucoup de parlementaires européens sont en effet très réticents face à ce projet d’euro numérique. Ils le sont d’autant plus depuis la récente panne du système T2 (Target 2), qui a entraîné des retards sur les transactions de milliers de commerçants.
Comment la BCE peut donc se permettre d’annoncer un CBDC pour octobre alors que ses infrastructures présentaient encore des défauts majeurs il y a moins d’un mois ?
Malgré la défaillance de ses infrastructures, la chute des cryptos peut être un moyen de mettre en lumière l’euro numérique de la BCE. Il peut en effet représenter une valeur refuge par rapport à la volatilité des crypto-monnaies.
Face à la réserve de Bitcoin des États-Unis, l’Europe n’a pas le choix et doit réagir vite, en montrant son intérêt pour les monnaies numériques.
Avenir pour l’Europe et la France
Malgré la direction actuelle du marché crypto, la plupart des indicateurs montrent qu’il est loin d’être essoufflé. L’annonce récente de la BCE sur l’euro numérique, montre en plus la volonté des acteurs européens de communiquer, leur intérêt et leur investissement, dans cette technologie. Derrière cette communication se cache une certaine volonté de retenir les particuliers qui voudraient s’émanciper du système.
Selon la BCE, l’euro numérique permettrait aux particuliers et aux entreprises dans la zone euro d’avoir accès à une solution de paiement qui garantirait le plus haut niveau de protection de la vie privée.
L’euro numérique permettrait à chacun d’effectuer des paiements instantanés sûrs dans les magasins, en ligne et entre particuliers, quel que soit le pays de la zone euro ou le prestataire de services de paiement. Dans notre société de plus en plus numérisée, un euro numérique constituerait la prochaine étape pour notre monnaie unique.
De nombreuses promesses comme celles-ci, faites par la BCE, placent l’euro numérique comme prochaine étape majeure de l’évolution technologique européenne. La France, comme tout pays de la zone euro, se verra alors bénéficiaire de ces avantages lors de l’arrivée de ce CBDC.
Même si la France est globalement réticente aux crypto-monnaies, il sera intéressant de suivre de près l’adoption de cet euro numérique en France et les conséquences de celui-ci sur l’acceptation des crypto-monnaies chez les français.
En attendant, la France profite, avec les pays de l’euro, de l’image renvoyée par l’Europe grâce à son investissement dans une technologie nouvelle, concurrente à son échelle, à la réserve de Bitcoin américaine.
Sources : CoinMarketCap, BCE
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