Le cinéma et les crypto-monnaies n’ont, à première vue, pas grand-chose en commun. Pourtant, l’affaire Carl Erik Rinsch montre comment ces deux mondes peuvent se croiser… et exploser en plein vol.
Ce réalisateur, financé par Netflix pour la création d’une série de science-fictions, a préféré jouer avec la bourse et les crypto-monnaies plutôt que de livrer son projet, et comme on pouvait s’y attendre, il n’a pas su se contrôler.
De la science-fiction à la spéculation : L’ascension et la chute de Carl Erik Rinsch
Carl Erik Rinsch n’était pas un réalisateur inconnu lorsqu’il a obtenu un financement de Netflix pour Conquest, une ambitieuse série de sciences-fictions. La plateforme de streaming avait l’intention de miser très gros sur ce projet.
Elle a donc décidé d’allouer 55 millions à Rinsch, dont 11 millions en 2020 pour finaliser la première saison. Normalement, cet argent aurait dû servir à payer les acteurs, la post-prod, le montage… Bref, faire une série. Sauf que Rinsch avait d’autres idées en tête.
Il a directement envoyé 10 millions sur un compte de courtage et commencé des opérations de trading. Son gros pari portait sur des options sur une biotech, secteur ultra-risqué qui s’est immédiatement écroulé, lui faisant perdre 5,5 millions.
Malgré ça, il continue à rassurer Netflix, leur vendant l’illusion que le projet avance bien. Mais la réalité, c’est que le projet patine et que les fonds fondent comme neige au soleil.
L’attrait du risque : Quand les crypto-monnaies prennent le pas sur le cinéma
Après son échec en bourse, Rinsch se tourne vers les crypto-monnaies, en plein boom début 2021. Cette fois, la chance lui sourit : il encaisse plusieurs millions de dollars grâce à une montée fulgurante du marché. À ce moment-là, les meilleures crypto-monnaies préventes explosent et attirent des investisseurs en quête de gains rapides.
Contrairement aux actions, qui ralentissent, certaines cryptos continuent de grimper sous l’effet d’un afflux massif de liquidités. Rinsch profite de cette dynamique, retire ses bénéfices… mais ne les réinjecte toujours pas dans la série.
Détournement de fonds et train de vie extravagant
Loin de remettre Conquest sur les rails, il se lance dans une frénésie d’achats : antiquités et meubles pour 3,8 millions de dollars, vêtements et montres de luxe pour plus de 3 millions, sans oublier cinq Rolls-Royce et une Ferrari.
Il règle aussi 1,8 million de dollars en dettes de carte bancaire et dépense un million en frais juridiques… pour attaquer Netflix et tenter de récupérer encore plus d’argent. La plateforme, de plus en plus méfiante, finit par couper les ponts début 2021 et engage des poursuites.
Entre justice et avenir incertain : Que risque Carl Erik Rinsch ?
La supercherie ne pouvait pas durer éternellement. En mars 2025, la justice américaine arrête Rinsch et l’inculpe pour fraude et blanchiment d’argent. Il risque jusqu’à 20 ans de prison. Netflix, de son côté, a déjà obtenu en arbitrage la restitution de 11,8 millions de dollars.
Carl Erik Rinsch allegedly made the most out of his COVID lockdown, immediately ripping off Netflix and then buying a Ferrarihttps://t.co/HczPPZpx81 pic.twitter.com/8pqi1BNrsR
— Eric Garland (@ericgarland) March 18, 2025
Mais cette affaire soulève une question plus large : comment un réalisateur a-t-il pu détourner une telle somme sans éveiller de soupçons plus tôt ? Ce scandale est un avertissement pour l’industrie du cinéma, mais aussi pour le monde de la finance décentralisée, encore largement non réglementé.
La frontière entre investissement et pure spéculation est de plus en plus floue et l’histoire de Rinsch montre que jouer avec l’argent des autres peut mener à une chute brutale.
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