Pour contourner les sanctions européennes à son encontre la Russie utilise cette solution

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Coincée sous un flot de sanctions qui étranglent son économie, la Russie cherche à s’émanciper des chaînes financières imposées par l’Occident. Plus question de jouer avec les règles du dollar : Moscou mise désormais sur une solution qui n’obéit à personne, le Bitcoin. Et cette stratégie pourrait bien bouleverser les équilibres du commerce international.

Une solution via l’industrie crypto

Anton Siluanov, le ministre russe des Finances a pris la parole mercredi dernier pour expliquer la nouvelle stratégie de la Russie pour contourner les sanctions européennes, notamment par le biais du Bitcoin.

🚨🇷🇺 RUSSIA TRADES DOLLARS FOR BITCOIN?!

Who needs the U.S. dollar? Russian companies are now using bitcoin and other cryptocurrencies for international trade.

Russian Finance Minister, Anton Siluanov:

"As part of the experimental regime, it is possible to use bitcoins, which… pic.twitter.com/jaAXorPZPy

— Mario Nawfal (@MarioNawfal) December 25, 2024

En prime, la Russie dispose déjà d’un fort réseau pour obtenir des Bitcoins. En effet, elle est déjà une star mondiale du minage de Bitcoins et avec ses énormes ressources énergétiques, elle transforme son électricité en cryptos, littéralement.

Ainsi, grâce à ces nouvelles lois, Moscou a donné le feu vert aux entreprises pour qu’elles paient leurs partenaires étrangers avec des Bitcoins ou d’autres cryptos. C’est particulièrement utile dans des pays comme la Chine ou la Turquie, où les banques préfèrent éviter tout ce qui touche à la Russie pour ne pas se prendre de sanctions secondaires.

Des enjeux économiques et géopolitiques majeurs

En misant sur le Bitcoin, la Russie ne cherche pas seulement à contourner les sanctions : elle veut redessiner tout le jeu économique mondial. Premièrement, en se détachant des systèmes financiers occidentaux, elle peut continuer à commercer avec des pays alliés ou sous sanctions similaires (Iran et Turquie).

Deuxièmement, elle utilise son énorme capacité énergétique pour miner des Bitcoins à bas coût, ce qui donne à son économie une nouvelle corde à son arc.

Au-delà du plan commercial, cette stratégie lui est également utile sur le plan de la géopolitique. En intégrant ces pratiques dans le cadre des BRICS, la Russie pousse pour une économie multipolaire où les crypto-monnaies peuvent remplacer les monnaies classiques.

Une stratégie non sans risques accompagnée d’une forte régulation

Cela dit, ce n’est pas si simple : pour que ça marche, Moscou doit développer une infrastructure technologique solide et gérer la volatilité ultra-flippante des crypto-monnaies. Ainsi, flirter avec les cryptos, c’est risqué, et la Russie le sait.

Du coup, elle joue un double jeu : le minage et les transactions internationales en Bitcoin, c’est autorisé, mais pas question de l’utiliser comme moyen de paiement à l’intérieur du pays.

En plus, Moscou serre la vis sur les mineurs clandestins. Par exemple, en Irkoutsk, certains exploitants siphonnent tellement d’électricité qu’ils mettent le réseau à genoux. Les autorités ont même instauré des règles pour limiter le minage pendant l’hiver, afin de ne pas se retrouver à court d’énergie quand en période de froid glacial.

Pendant ce temps, Anton Siluanov, le ministre des Finances, fait le grand écart : il vante les mérites du Bitcoin pour contourner les sanctions, tout en rappelant que ce n’est pas un ticket de loto magique. Pour les autorités russes, le Bitcoin est une arme pour contourner les sanctions, pas un jackpot pour devenir riche en deux clics.

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