Si les cryptos majeures, à l’instar de Bitcoin et Ethereum, flirtent avec leurs ATH, faut-il encore parvenir à profiter de cette euphorie. Pour ne pas avoir à liquider ses positions, le crédit lombard se positionne comme solution viable, mais encore faut-il mesurer les risques.
Le Crédit lombard : une histoire qui remonte au Moyen-âge
À l’origine, le crédit lombard avait été créé en Italie, par les banquier de la région de Lombardie au XIIᵉ siècle. L’idée était alors de permettre aux individus et entreprises d’obtenir un prêt sans avoir à vendre son capital. Le prêteur disposait ainsi d’un gage qu’il pouvait liquider en cas de défaut de paiement.
Le modèle a traversé les âges et il est aujourd’hui encore très utilisé dans la finance moderne. Avec l’émergence des cryptos, le concept a été transposé au Web3. Il consiste aujourd’hui à utiliser ses bitcoins, ethers ou tout autre cryptomonnaies comme collatéral pour obtenir un crédit, généralement en monnaie fiduciaire.
Le crédit lombard crypto : Véritable atout en plein bull run ?
En plein bull run, il n’est pas toujours sage de liquider ses positions. Si le bénéfice est souvent évident, faut-il encore calculer le manque à gagner dès lors qu’il s’agit d’impôt sur les plus-values. Le crédit lombard offre alors une approche stratégique. Il permet de conserver ses position et son exposition, tout en obtenant les liquidités nécessaires pour investir ailleurs.
L’approche séduit surtout les investisseurs en recherche de leviers patrimoniaux. Dans la CeFi, la DeFi et chez les banques privées, le concept est bien connu. Arnaud Touati, avocat spécialisé Web3, précise :
« Ce type de montage est parfaitement accessible aux résidents fiscaux français… à des conditions tout à fait acceptables, tant par des banques étrangères que depuis peu par une banque française réputée de l’écosystème crypto. »
Une révolution juridique en 2025
Jusqu’à maintenant, le crédit lombard n’était pas clairement difficile en France. Cependant, la loi DDADUE 5 du 30 avril 2025 a changé les choses.
« La nouveauté, c’est que la loi permet désormais de constituer un nantissement de cryptoactifs par simple déclaration signée du débiteur, avec ou sans dépossession », précise Arnaud Touati.
En d’autres termes, il est à présent possible de conserver ses cryptos sur son wallet. Sur simple signature d’un document, les emprunteurs peuvent se voir octroyer un prêt. Il s’agit donc d’une forme de prêt sur gage, sans transfert de propriété ni vente.
Il est important de noter, comme le rappelle l’expert, que le procédé n’était pas interdit en France avant cette année. Toutefois, le risque d’un nantissement en crypto était considéré comme important. Par ailleurs, le procédé n’était pas clairement défini.
Une stratégie crypto pour les initiés ?
Le risque du crédit lombard est cependant à considérer. Tout d’abord, la nature même du crédit doit être prise avec sérieux. Emprunter, c’est s’engager à rembourser. Ensuite, il faut considérer la nature même des crypto-monnaies. Leur valeur peut diminuer après l’emprunt, rendant l remboursement plus complexe. L’investisseur risque alors une liquidation de ses actifs collatéralisés. Notons que le danger est davantage important en DeFi où les smart contracts liquident automatiquement dès que la ratio devient négatif.
Ainsi, si l’opportunité de levier et d’optimisation fiscale est grande, il est important de ne pas se précipiter. Le crédit lombard s’impose comme une arme de gestion de patrimoine particulièrement avancée. En 2025, cet outil n’est cependant plus réservé aux initiés. Il s’ouvre lentement, mais sûrement, à un public d’investisseurs plus large de l’écosystème crypto.
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Cet article ne représente en aucun cas un conseil en investissement. Les informations fournies ici ne doivent pas être utilisées comme base pour prendre des décisions financières. Les investissements en crypto-monnaie comportent des risques et peuvent entraîner des pertes importantes. Il convient d’investir uniquement ce que vous pouvez vous permettre de perdre et d’effectuer vos propres recherches avant de prendre toute décision d’investissement.
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Romaric Saint Aubert
Journaliste
