Jade Gu est la chef stratégique de Humanity Protocol, un projet qui propose une solution d’identité décentralisée (DID) on-chain utilisant la biométrie des empreintes palmaires. L’expérience de Jade est enracinée dans la finance traditionnelle, ayant travaillé pour l’une des plus grandes banques du monde, JP Morgan.
Ayant pour mission d’amener un milliard d’utilisateurs à la blockchain, Humanity Protocol offre une alternative moins invasive, plus rentable et évolutive par rapport à des concurrents comme Worldcoin. Le consensus de preuve d’humanité (Proof of Humanity) de Humanity Protocol a déjà attiré environ un million d’utilisateurs lors de son enregistrement testnet, lancé plus tôt cette année.
Dans cette interview, Jade Gu nous en dit plus sur Humanity Protocol, sur ses opérations, sur sa mission, sa vision et bien plus encore :
Qu’est-ce qui a inspiré la création de Humanity Protocol ? Présentez-moi votre projet et ce que vous faites.
Humanity Protocol est fondamentalement une solution d’identité DID décentralisée sur la blockchain. Nous utilisons des données biométriques, en particulier les empreintes palmaires et, dans la phase suivante, les veines palmaires, pour vérifier que les utilisateurs sont des êtres humains uniques à travers différents écosystèmes.
L’idée est née de la séparation entre les biométries et les DID sur la blockchain observée dans les projets antérieurs. Bien que des technologies comme Face ID et la reconnaissance des empreintes digitales existent, elles n’étaient pas connectées aux protocoles DID sur la blockchain. Les projets DID précédents vérifiaient les qualifications des utilisateurs basées sur des actions sur la blockchain, que les bots pouvaient facilement manipuler.
La productivité croissante des outils d’IA et leur utilisation dans l’agriculture automatisée, même à l’échelle industrielle, ont mis en évidence la nécessité d’une méthode de vérification d’identité plus robuste. De plus, la prévalence des échanges centralisés (CEX) et les préoccupations géopolitiques associées incitent les utilisateurs à se tourner vers des protocoles et produits décentralisés. Pour sécuriser les utilisateurs de manière décentralisée, une couche d’information prouvant leur humanité est essentielle.
Pourquoi pensez-vous que le monde et les gens en ont vraiment besoin ?
À l’ère actuelle de l’explosion de contenu, alimentée par l’IA et les bots, vérifier la légitimité du contenu et de ses sources est de plus en plus difficile. Humanity Protocol comble le fossé entre les institutions web traditionnelles et les activités sur la blockchain, en reliant les références réelles aux comportements sur la blockchain à travers des validateurs d’identité comme les universités et les institutions financières.
Ces validateurs émettent des références vérifiables (VCs) pour prouver des actions hors chaîne, qui se reflètent dans les comportements sur la blockchain. Cette approche traite la fragmentation entre les identités hors chaîne et sur la chaîne et vise à créer un système de vérification d’identité plus décentralisé et fiable.
Pouvez-vous expliquer comment fonctionne la preuve d’humanité et comment elle est meilleure que d’autres solutions DID ?
La preuve d’humanité fonctionne avec trois rôles clés : les validateurs d’identité (émetteurs), les zkProofers et les utilisateurs. Les validateurs d’identité émettent des VCs basés sur des données biométriques, telles que les empreintes et veines palmaires, pour confirmer l’unicité et l’authenticité des utilisateurs.
Ces VCs sont stockés sur un stockage décentralisé comme IPFS. Les zkProofers authentifient ces références en utilisant des preuves à divulgation nulle de connaissance (ZKP), permettant une vérification respectueuse de la vie privée. Par exemple, vérifier l’âge sans révéler la date de naissance. Ce système décentralise la vérification, offrant une protection robuste contre les attaques de Sybil pour diverses utilisations, allant des jeux aux applications sociales.
Pourquoi est-ce mieux que les scans d’iris ?
Contrairement aux scans d’iris invasifs de Worldcoin, Humanity Protocol utilise des empreintes et veines palmaires non invasives, ce qui le rend plus rentable et évolutif. Les scans des paumes ne nécessitent pas de matériel spécialisé pour la re-vérification, contrairement aux scans d’iris. L’approche matérielle décentralisée permet des scans de paumes précis et conviviaux, facilitant leur utilisation dans les interactions quotidiennes sur la blockchain.
Vous avez levé 30 millions de dollars. Où en êtes-vous maintenant et sur quoi travaillez-vous actuellement ?
Nous avons près d’un million d’inscriptions sur notre réseau de test, qui est actuellement un réseau de test fermé. Nous étendons nos équipes d’ingénierie, de distribution, d’opérations et de recherche pour répondre à la demande croissante et améliorer nos offres.
Avez-vous embauché des experts en scan de paumes ou des experts médicaux ? Décrivez le processus de création de cette solution biométrique.
Notre équipe biométrique dédiée utilise la technologie mature de l’identification des empreintes palmaires, qui existe depuis environ 20 ans. Les empreintes palmaires fournissent des informations non personnellement identifiables (non-PII), garantissant la confidentialité des utilisateurs tout en prouvant leur unicité. Les utilisateurs contrôlent leurs données, permettant aux émetteurs de vérifier des références réelles sans exposer des informations personnelles.
Lorsque vous avez rejoint Humanity Protocol, quelle était votre mission et quelle est la mission du projet ?
Ma mission est alignée avec l’objectif de Humanity Protocol de lutter contre la fraude et d’assurer la légitimité de l’information. L’utilisation croissante de l’IA et des chatbots souligne la nécessité d’un système de vérification fiable. Humanity Protocol vise à vérifier le contenu généré par l’IA et à protéger les utilisateurs contre la fraude, apportant confiance et sécurité aux interactions sur la blockchain.
Comment voyez-vous l’évolution du secteur DID à l’avenir ?
L’évolution du secteur DID dépend des effets de réseau, tout comme le système SWIFT pour les banques. Au fur et à mesure que davantage de personnes rejoignent, l’écosystème se renforce, résolvant les problèmes d’identité sur la blockchain et garantissant des distributions équitables et des interactions décentralisées.
Intégrer des institutions dans la blockchain fait-il partie de vos objectifs ?
Oui, intégrer des institutions réelles dans la blockchain est crucial. La blockchain permet aux utilisateurs de vérifier leurs références, comblant le fossé entre les identités hors chaîne et sur la chaîne et créant une solution ascendante grâce aux biométries.
Selon votre site web, il y a une augmentation de 52 % de la fraude à l’identité. Avez-vous d’autres chiffres pour montrer à quel point cela est important ?
La fraude cryptographique s’est élevée à environ 4 milliards de dollars l’année dernière. Avec l’industrie cryptographique étant une entreprise de plusieurs milliers de milliards de dollars, des milliards sont perdus chaque année à cause des escroqueries et des exploits. Construire la confiance et la simplicité dans l’utilisation de la blockchain est essentiel pour atténuer ces pertes.
Donnez-moi votre “to-do list” de 3 priorités pour Humanity Protocol.
Production de logiciels, de matériel et de modèle d’IA : Finaliser la production de nos solutions biométriques.
Expansion de l’écosystème : Assurer une utilisation correcte et répandue de notre technologie.
Adoption par les utilisateurs : Amener plus de personnes sur la blockchain, en favorisant la confiance grâce à une vérification d’identité sécurisée.”
Conclusion
Évalué à 1 milliard de dollars après sa levée de fonds de 30 millions de dollars, Humanity Protocol se positionne comme l’un des plus grands projets d’identité décentralisée sur la blockchain.
En permettant une identification mondiale sur la blockchain, il se distingue de ses concurrents par son approche révolutionnaire. À une époque où la distinction entre contenu humain et généré par l’IA s’estompe, prouver son humanité deviendra une nécessité quotidienne, et Humanity Protocol vise à mener cette transformation.
Sources : Interview de Jade Gu, Chef stratégique chez Humanity Protocol.
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