L’adoption crypto explose en 2024. La finance décentralisée (DeFi) est-elle prête à devenir le nouveau standard financier ? Beaucoup de travail reste à faire pour séduire les particuliers.
DeFi : un concept en expansion
Pour commencer, il faut déjà définir de quoi on parle. La DeFi ou Decentralized Finance (Finance Décentralisée) est un terme créé propre au monde des cryptomonnaies. Il désigne les services financiers que l’on peut retrouver sur les blockchains publiques, principalement Ethereum.
La DeFi peut offrir des services bancaires tels que l’emprunt, le prêt, ou encore le trading de produits dérivés, le tout sans intermédiaire. Des outils comme les CDS (Credit Default Swaps), bien connus en finance traditionnelle, trouvent aussi leur équivalent dans cet univers.
Depuis 2020, la TVL (Total Value Locked) ou plus simplement, la valeur totale bloquée dans des contrats de prêts, emprunts, etc a explosé. Passant de quelques milliards à plus de 121 milliards de dollars en 2024 avec un pic à 175 milliards en 2021. C’est le signe d’une adoption croissante malgré les turbulences du marché :
Source : defillama.com
Les domaines clés comme les prêts et les emprunts ainsi que les intérêts qui accompagnent ces échanges nécessitent que des acteurs soient présents dans les deux sens, mais sans aucun intermédiaire. C’est ça la finance décentralisée. Essentiellement de gré à gré, le seul intermédiaire est la blockchain sur laquelle vous effectuez vos opérations. C’est également valable pour le trading simple, vos ordres se valident et s’inscrivent dans la blockchain.
Adoption crypto et obstacles à la DeFi
Cette facilité et cet affranchissement du système bancaire traditionnel séduit déjà beaucoup. Mais les utilisateurs de la DeFi sont des anciens du monde de la crypto. Comment attirer de nouveau utilisateurs et les fidéliser ?
Les points forts sont certains, la rapidité d’exécution particulièrement, quelques secondes, suffisent. La transparence, l’accessibilité mondiale, il vous suffit d’avoir internet et un smartphone. Cependant, cela ne suffit pas, car cela touche un domaine vraiment niche : la finance.
Ensuite, c’est loin d’être le plus gros problème, il y a aussi en raison de nombreux points à améliorer…
Le plus gros frein actuellement est sans nul doute les risques en termes de cyberattaques. Lors du précédent rallye, il ne se passait pas une semaine sans qu’un protocole de DeFi annonce une brèche qui a permis de voler 50, 100 ou 200 millions de dollars d’actifs. Le record étant détenu par Ronin et la perte de 611 millions de dollars (restitués dans les jours suivants). Ces inquiétudes sont légitimes, car la technologie est encore relativement jeune. La sécurité des smart contracts qui permettent le fonctionnement de tout ce système n’a finalement que quelques années de maturation.
Autre frein, la complexité pour un utilisateur débutant et le risque, emprunter comporte à minima les mêmes risques que chez un courtier traditionnel, dans le pire des cas, la perte de vos actifs en collatéral. Il faut avoir une certaine maitrise de tout ce qui touche à la DeFi avant de se risquer à emprunter, prêter de l’argent et faire des opérations complexes.
Dans un certain sens, c’est des opérations tout aussi complexes que peut être celles d’une salle de marché traditionnelle. La seule différence, c’est la décentralisation et l’anonymat, car si on ajoute à cela la gestion des wallets et des transferts sur la blockchain, c’est très loin d’être simple.
Cela n’empêche pas certains protocoles d’être des machines bien rodées et attirant toujours plus de nouveaux utilisateurs. Comme Lido ou AAVE avec respectivement 32,7 et 20,6 milliards de dollars de TVL dans leurs protocoles.
Par ailleurs, ils n’ont jamais atteint une valeur aussi élevée depuis leurs débuts.
Quelle place pour la DeFi dans un système financier hybride ?
Bien qu’elle n’ait pour le moment de décentralisé que le nom, la DeFi s’invite chez les géants de la finance. JP Morgan notamment avec sa branche Kinexys anciennement Onyx. Kinexys prévoit de créer ce qu’ils appellent “l’Institutional DeFi” qui combine les innovations des protocoles DeFi avec les garanties de l’industrie financière d’aujourd’hui.
Un véhicule financier d’un nouveau genre dont le but est de faire circuler des actifs tokenisés via des protocoles DeFi et donc sur des blockchains publiques comme Ethereum ou autre. Pour rappel, un actif tokenisé est un actif qui possède un clone répliquant sa valeur circulant sur une blockchain. Le plus connu étant le stable coin qui réplique la valeur d’un dollar symbolique.
Mais JP Morgan va plus loin. Ils utilisent leurs outils et protocoles pour tokeniser des titres financiers plus ou moins complexes, créant ainsi une nouvelle économie presque parallèle. La DeFi et la finance traditionnelle coexistent, c’est certain. Alors que la DeFi promet une finance sans intermédiaires, l’Institutional DeFi de JP Morgan ou d’autres acteurs comme BlackRock ou même la Société Générale (avec Forge) réintroduit un cadre structuré et centralisé.
Ce cadre est construit et est adapté autour des exigences des grandes entreprises. Ce paradoxe soulève une question cruciale : l’intégration par les institutions financières risque-t-elle de diluer l’essence même de la décentralisation ?
Autre point qui les différencie, jamais un particulier ne va utiliser les services de ces géants de la finance. Ils resteront uniquement sur les protocoles purement DeFi et encore, il faut que de nouveaux acteurs soient convaincus de rejoindre ce monde complexe. Alors que les échanges quotidiens sur le marché des cryptos atteignent plus de 240 milliards, ceux en DeFi dépassent difficilement les 15 milliards. Ce ratio de 1 pour 16 montre qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
La DeFi n’en est qu’à ses débuts, mais son potentiel pour transformer la finance mondiale est immense. Reste à voir si elle parviendra à surmonter ses obstacles actuels. La sécurité est nécessaire avant l’adoption, tout en conservant son essence décentralisée…
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