Valeria Fedyajina, mieux connue sous le nom de « Crypto Queen », a subtilisé plus de 22 millions de dollars au près d’investisseurs peu méfiants. Toutefois, son objectif n’était pas personnel, mais bien politique.
L’arnaque de la Crypto Queen Russe
Crypto Queen, de son surnom, est parvenue à escroquer de nombreuses victimes afin de leur soutirer des fonds. L’influenceuse, qui se faisait également appeler Bitmama, prétendait être experte en crypto-monnaies. Selon elle, elle possédait des bureaux à Dubaï, à Monaco, ou encore à Moscou, d’où elle régnait d’une main de maître sur l’industrie crypto.
Le Comité d’enquête russe a indiqué avoir terminé son enquête concernant ses agissements. La police affirme que Valeria Fedyakina avait dupé ses victimes en les persuadant simplement de transférer leurs fonds vers un compte à Dubaï afin d’éviter les restrictions bancaires.
La Crypto Queen savait évidemment jouer des apparences, démontrant un style de vie luxueux sur les réseaux sociaux. Elle proposait également des « revenus rapides » et conseillait « d’investir en fiat ou en crypto ».
Bitmama finançait l’armée ukrainienne
La situation est inhabituelle, et pourtant, elle remet en cause les intentions réelles de la Crypto Queen. En effet, si la plupart des escrocs gardent les fonds volés, Valeria avait d’autres projets, à en croire le Comité d’enquête russe.
Le Comité révèle effectivement que, finalement, les fonds ont disparu de la circulation dès lors qu’ils ont été transférés vers l’armée ukrainienne. Une information qui, pour rappel, émet des autorités officielles russes, lesquels sont en conflit avec les autorités ukrainiennes.
Du peer-to-peer en toute illégalité
Outre l’aspect potentiellement politique de l’affaire de la Crypto Queen, d’autres éléments sont à charge. Valeria Fedyakina aurait utilisé des « transactions cryptographiques de gré à gré pour transférer de l’argent à l’internationale sans utiliser de compte bancaire », selon les autorités russes.
Bitmama est également accusée d’avoir fourni des services de conversion de devises, une activité régulée et règlementée en Russie.
Par ailleurs, en raison du statut d’embargo financier de la Russie, la Crypto Queen se serait potentiellement rendue coupable d’un crime jugeable à l’échelle mondiale.
Arrêtée enceinte et victime d’un complot
La « reine des cryptos » russe est en détention provisoire depuis maintenant un an. Elle risque jusqu’à 10 ans de prison si elle est reconnue coupable. Elle était en enceinte de six mois au moment de son arrestation.
Ses avocats ont déclaré à la presse locale :
« Fedyakina n’a pas de condamnation antérieure, est citoyenne de la Fédération de Russie et se trouve dans un centre de détention provisoire avec sa fille nouveau-née. »
Par ailleurs, elle dément avoir soutenu l’armée ukrainienne et déclare soutenir l’armée russe. Elle s’est d’ailleurs engagée à effectuer un don en soutien à l’armée russe.
Ses avocats, eux, parlent d’un complot de la part du gouvernement russe visant à lui soutier des fonds.
Sources : Médias locaux
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Romaric Saint Aubert
Journaliste
