Jordi Alexander, un ex-champion de poker et millionnaire, nous dévoile ses trois lois fondamentales de sa théorie de Ponzinomics.
Jordi Alexander, le roi du “game theorising” dans la crypto
Désormais fondateur d’un fonds d’investissement crypto nommé Selini Capital, Jordi Alexander est également un grand trader quantitatif et également un ancien champion de poker. Il a notamment atteint plusieurs finales de tournois majeurs.
Il gère à présent des fortunes dépassant les millions de dollars et se fait connaître comme le roi du game theorising.
Il avait notamment publié sa théorie sur le fait que l’industrie crypto était comme un jeu de Ponzi :
“À partir de là, introduisons le concept de « système de Ponzi fermé » : un jeu auquel les participants participent *uniquement* en raison de l’espoir de gagner de l’argent.
C’est en quelque sorte la chose la plus importante à comprendre lorsque vous êtes sur les marchés de la crypto. On a parfois l’impression qu’il y a une coordination sociale étonnante. Comme si tout le monde mettait son argent dans la même pièce, tout le monde devenait riche. L’argent se forme en quelque sorte à partir de rien.”
Il expose donc trois lois fondamentales dans ce nouveau jeu :
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“La première loi de la thermo-ponzinomique : Le montant d’argent dans un système isolé peut être redistribué en mode PvP, mais ne peut pas augmenter plus que le montant investi.
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La deuxième loi de la thermo-ponzinomique : La perte d’entropie dans un système fermé ne cesse d’augmenter avec le temps.
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La troisième loi de la thermo-ponzinomique : À mesure que la quantité d’argent dans le système commence à diminuer, l’activité du système chute parallèlement à zéro.”
En effet, il ajoute qu’en thermodynamique, “un « système fermé » décrit un système dans lequel les particules sont complètement isolées de l’environnement plus large.”
Le -4 +2
Jordi Alexander introduit donc le concept du -4 +2 dans ce système fermé de Ponzi, où pour que quelqu’un gagne, deux personnes doivent perdre. Un peu comme dans un tournoi de poker où plus on avance dans le tournoi plus on doit éliminer des opposants pour sortir vainqueur. Et plus la liquidité sur la table est faible.
“La simple vérité du monde est que dans la plupart des jeux, pour que quelqu’un gagne… eh bien, quelqu’un doit perdre.
La plupart des types d’interactions dans le Cryptoverse ne sont pas seulement à somme nulle – mais après avoir inclus les coûts de participation – sont en fait à somme négative.
Donc le (-4, +2) en termes simples :
Quand vous voyez 2 Lambos frappés par un Ponzi, cela a coûté l’achat de 4 lambos à ceux qui repartiront les mains vides.
Du point de vue des premiers principes, vous ne pouvez pas simplement créer de l’argent à partir de rien.
Oui, l’espace s’agrandit. Il y a donc un certain transfert de richesse de la crypto extérieure vers la crypto intérieure. Et, vous savez, vous le voyez évidemment avec des choses comme la thèse macro du Bitcoin et peut-être certains autres types de L1 qui intéressent les étrangers.
La plupart des choses se passent surtout à court terme. Comprendre que le jeu est en fait -4 +2 signifie qu’il y a un gagnant et deux perdants.
Et puis il y a quelqu’un d’autre de l’autre côté qui perd encore plus que cette personne ne gagne parce que ce n’est même pas une somme nulle. C’est une somme négative parce qu’il y a tous ces coûts. Les gens doivent payer pour les serveurs AWS et pour les employés de tous ces échanges cryptographiques qui font le service client et tout le reste.
Il y a une tonne de coûts qui, en fin de compte, rendent le résultat net négatif pour une grande partie de l’activité en cours. La réalité est que quelqu’un s’en sortira mieux que vous.
Et c’est généralement soit qu’ils ont un avantage structurel, parce que ce sont eux qui créent le Ponzi. Ils ont donc tous les jetons, ou alors, ils sont ceux qui se rapprochent le plus de la source de richesse.
Ou alors, ils sont vraiment très doués pour jouer à ces jeux. Et malheureusement, c’est parfois pire que ça. C’est soit comme les pirates informatiques, soit comme les escrocs qui finissent par faire le plus deux alors que tout le monde est dans le moins quatre.”
De plus, selon lui, “les pertes collectives peuvent se cacher sous l’illiquidité jusqu’à ce qu’elles soient réalisées.” Il déclare que très souvent la liquidité n’est pas réellement là et trompe les investisseurs. Et un système de Ponzi repose sur le fait qu’il y ait un flux entrant de nouvelles liquidités.
Alexander met également en perspective que l’industrie crypto perd de l’argent au fur et à mesure que ces gros gagnants s’enrichissent. C’est d’ailleurs pourquoi de nombreuses entreprises explosent comme Luna ou FTX. Car quand la supercherie se révèle, le Ponzi se termine toujours de la même manière :
“Et on pourrait croire qu’il y a des liquidités, mais si tout le monde se précipite vers la porte en même temps, vous savez, cela va rapidement disparaître. Et nous l’avons vu maintes et maintes fois.
Ils peuvent voir que les liquidités sont suffisantes pour pouvoir sortir. Mais il y en a beaucoup dans la même situation, et il n’y a jamais assez de chaises musicales lorsque les gens se précipitent vers une sortie une fois le trajet terminé.”
Comme évoqué dans notre précédent article, les -4, donc les perdants, arrivent toujours trop tard et vont prendre les restes des baleines et LTH. Il est donc important d’analyser où en sont les liquidités, mais surtout dans quelles mains elles se trouvent.
Jordi Alexander conclut en ajoutant qu’il existe deux schémas pour qu’un Ponzi continue et finisse par mourir :
“Vous avez deux schémas de Ponzi. Vous avez celui chute à zéro d’un coup et puis vous avez celui où vous obtenez cette spirale descendante, mais dans des cercles où il continue de tromper les gens en leur disant que ce n’est pas fini, mais ensuite c’est une spirale descendante et c’est fini. Voilà donc les deux façons dont Ponzi meurt.”
Pour conclure, il est donc bien important de comprendre le jeu et qui font les règles. Car ceux qui font les règles finissent toujours par gagner. Cela met donc également en lumière l’importance d’avoir ses convictions et surtout de savoir où se trouve réellement la liquidité. L’importance du narratif et des tendances de l’industrie est donc un autre aspect essentiel pour faire partie de ceux qui revendent à ceux qui perdent, et non l’inverse.