L’ancien banquier de Wall Street et professeur au MIT est devenu le président de la SEC en 2021. Aujourd’hui, sa gestion au sein de l’institution gendarme des marchés financiers américains est critiquée de toutes parts.
Entre attaques cinglantes du Congrès, critiques internes au sein même de la SEC et une industrie crypto clamant sa démission, Gensler est sous le feu des projecteurs. Cet article se penche sur les faits derrière les critiques et les décisions qui rythment cette saga.
Les critiques virulentes de Tom Emmer
Tom Emmer, représentant du Minnesota au Congrès et fervent défenseur des crypto-monnaies, n’a pas fait dans la dentelle lors de l’audition du 24 septembre. Il a directement qualifié Gary Gensler de “président le plus destructeur” que la SEC ait jamais eu. La raison ? Gensler aurait inventé de toutes pièces le terme “crypto asset security” pour mieux réprimer le secteur des crypto-monnaies.
🚨JUST IN: Gary Gensler, SEC Chair, faced harsh criticism in Congress today from Rep. Tom Emmer.
The time has come for Gary Gensler. I believe there will not be an appeal of the #XRP ruling.
October 7th is the deadline! pic.twitter.com/3nqRTpei2i
— JackTheRippler ©️ (@RippleXrpie) September 24, 2024
Ce terme, qui n’existe même pas dans les lois américaines, aurait été utilisé à tort et à travers par Gensler pour mener sa petite guerre contre l’industrie crypto. De plus, selon lui, la SEC a récemment effacé discrètement ce fameux terme dans une note de bas de page pendant un procès.
Néanmoins, Emmer ne s’est pas arrêté là. Il a aussi sorti le dossier de l’affaire Debt Box. La SEC, sous Gensler, a poursuivi une startup crypto pour une fraude de 50 millions de dollars. Pourtant, après des mois de procès, elle a été obligée d’abandonner l’affaire, et en prime, de payer 1,8 million de dollars à la compagnie pour rembourser les frais.
Emmer voit là un autre signe que Gensler est en croisade anti-crypto depuis des années, avec zéro succès concret à la clé. Gensler, de son côté, a reconnu que l’affaire a été mal gérée, mais il ne lâche rien sur son approche. Pour lui, la régulation du secteur, c’est la priorité, coûte que coûte.
Tensions internes à la SEC : Hester Peirce critique la stratégie de Gensler
S’il est vrai que Gensler se fait démonter de l’extérieur, même dans son institution il y a aussi des frictions. Hester Peirce, commissaire de la SEC et reconnue comme étant pro-crypto, a également envoyé quelques missiles bien sentis sur la gestion de son président.
I confronted SEC Chair Gary Gensler with a deceptively simple question: Is a Yankee ticket a security?
Mr. Gensler claims that NFTs are securities. I see no legal difference between a Yankee ticket that offers access to a Yankee game and an NFT that offers access to an… pic.twitter.com/4ykD4MFV8P
— Rep. Ritchie Torres (@RepRitchie) September 24, 2024
Pendant la fameuse audition, elle a lâché que la SEC aurait dû admettre bien plus tôt que les cryptos, par leur nature, ne sont pas des titres financiers.
Peirce a été encore plus directe en désignant Gary Gensler comme étant l’architecte d’un agenda anti-crypto délibéré. Selon elle, les décisions prises par la SEC au cours des dernières années ont engendré une incertitude juridique et freiné l’innovation dans l’industrie crypto.
Pas de règles claires, juste des procès à la chaîne. Selon Peirce, tout ça, c’est plus une vendetta contre le secteur qu’une position supportée par la loi.
La défense de Gary Gensler
Au-delà des batailles verbales, Gensler défend corps et âme sa règle SAB 121, celle qui force les entreprises à inscrire leurs crypto-monnaies en tant que passif dans leurs bilans. En gros, elle complique beaucoup la vie des entreprises qui détiennent des cryptos.
Plusieurs politiciens ont voulu se débarrasser de cette règle, disant qu’elle ne sert à rien. En revanche, Gensler ne veut pas bouger de sa position. Pour lui, c’est une protection nécessaire, surtout après le carnage de FTX et Terraform Labs.
Là où ça chauffe encore plus, c’est quand la SEC a décidé d’exempter Bank of New York Mellon de cette règle. Et là, Wiley Nickel, un autre membre du Congrès, a été particulièrement virulent. Il a affirmé que ce choix démontre un double standard de la part du gendarme américain qui aurait désormais des “règles différentes pour différentes personnes”.
Aussi, Gensler, évidemment, nie en bloc cette affirmation, estimant que tout le monde est logé à la même enseigne. Pour Gensler, ces mesures vont apporter plus de stabilité, mais ses détracteurs pensent surtout que ça étouffe l’innovation.
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