Jacob Plaster est le CTO de io.finnet, la solution de démocratisation Multi-Party-Computation (MPC). À l’occasion de l’EThCC, l’équipe de Cryptonaute a eu l’occasion de rencontrer celui qui, jadis, a défait toute une équipe de développeur lors de l’hackathon Bitfinex de Londres en 2018.
De la TV à la crypto : le Red Pill moment
Lors de l’EThCC qui se tenait à Bruxelles cette semaine, Jacob Plaster, Builder et CTO de io.finnet a bien voulu nous accorder quelques minutes. À cette occasion, il a pu discuter de son parcours professionnel, mais aussi des problématiques de sécurité inhérentes au monde des cryptos.
En 2017, Jacob Plaster travaillait pour la télévision. Il était déjà développeur et développait principalement du software. Cependant, il s’était toujours senti l’âme d’un Builder.
« J’ai toujours voulu être un Builder et construire des outils cool pour des projets », déclare-t-il avec le sourire.
C’est alors qu’il commence à s’intéresser à Bitcoin. La révélation fut immédiate, comme il l’explique :
« J’ai eu mon effet red pill et j’ai commencé à me plonger dans la beauté de la crypto, notamment dans la notion de souveraineté financière et de programmable money. À ce moment, j’ai compris que c’était dans cette industrie que je voulais construire. »
Il s’inscrit alors à l’Hackathon de Londres, organisé par Bitfinex, en 2018. Convaincu que cette industrie était celle qui lui correspondait le mieux, il se retrouve seul en compétition devant une équipe de développeurs.
Il en sort vainqueur et obtient une place chez Bitfinex. Cependant, pour lui, les circonstances étaient à son avantage :
« À cette époque, être capable de programmer dans la crypto était une compétence de niche. Il n’y avait pas beaucoup de travail dans ce secteur, et peu de développeurs aussi. Alors, j’ai atterri chez Bitfinex », déclare le CTO.
Le problème de confiance
Ses ambitions ne s’arrêtent pas là. Non content de travailler pour l’une des plus grandes plateformes crypto de l’époque, il souhaite marquer l’industrie. Il prend alors conscience des problématiques de sécurité qui marquent l’intégralité de l’industrie crypto.
« Chaque matin, les gens se levaient en disant, oh mon Dieu, les cryptos ont perdu 10% parce que tel exchange a été piraté », se rappelle-t-il.
Le problème, c’est que rien, sur le marché, ne satisfait les demandes de Jacob Plaster. Lui et son équipe voulaient principalement se passer de l’absence de confiance à un tiers et créer un système d’assurance qui ne reposerait sur aucune entité externe.
« Il y a beaucoup d’entreprise et elles ont toutes le même problème. Vous n’avez aucune idée du nombre d’entreprises qui semblent légitime, mais qui, en réalité, ont les pires infrastructures. On l’a vu avec FTX », insiste Jacob Plaster.
La création du Multi-Party Computation (MPC)
Après 2 ans passés à Bitfinex, il est CEO de Swingby Labs. C’est là qu’il développera un bridge cross-chain décentralisé sous forme de dApp, et devient pionnier dans le développement de la cryptographie MPC grâce à l’idée d’une solution de validation de transaction à 4 entités.
Le développeur insiste sur le respect qu’il a gardé un grand respect à l’égard de Bitfinex. Cependant, il explique que certaines entreprises ont perdu de l’argent à cause du système de tierce partie.
« Certains exchanges se sont réveillé un matin et l’argent avait disparu. Ils ont appelé la tierce partie qui leur a expliqué qu’ils avaient, eux-mêmes, été piratés. L’argent avait simplement disparu, et aucun recours n’était possible », raconte-t-il.
« Faire confiance à une tierce partie n’est pas une solution idéale », explique Jacob Plaster, « car derrière, ce n’est jamais que du software. Si quelqu’un commence à manipuler un peu le software, le contrat avec la tierce partie ne vaut plus rien. »
En 2022, il devient CTO de io.finnet, l’entreprise où il travaille actuellement. Pour lui, la solution qu’il propose aujourd’hui est sans confiance, prête pour d’éventuels désastres et complètement décentralisée.
« Je pense que nous avons réussi à marquer l’industrie. Nous essayons de démontrer que nous pensons réellement qu’il s’agit de la meilleure solution. […] Nous avons environ 35 ingénieurs à l’heure actuelle. Certains sont de Binance, du monde bancaire ou encore de OKX. […] Nous avons maintenant réussi à construire ce que, je pense, est une solution qui ne nécessite aucune confiance. Ce que nous avons construit est une forme de sous-entité décentralisé. », explique-t-il.
Enfin, concernant les défis de sécurité sur le long terme, le CTO pense qu’il faut continuer à innover. Comme il le rappelle, l’industrie grandit, devient plus sophistiquée et attire davantage d’attention. De l’autre côté de la barrière, les malfaiteurs, eux aussi, se développent rapidement, et s’adaptent en créant, eux aussi, des moyens encore plus sophistiqués.
Sources : EthCC 2024
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