Alexis Mailley a démarré son parcours d’entrepreneur en lançant sa chaîne YouTube à seulement 13 ans. Il a atteint plus de 30 000 abonnés et a été aperçu et mentionné par des youtubeurs à succès comme Seb La Frite ou encore Neoxi qui comptent respectivement 5,5 millions et 2 millions d’abonnés aujourd’hui.
Alexis découvre quelques années plus tard sa voix : développer son entreprise dans la crypto et plus particulièrement la DeFi.
Outre le fait qu’Alexis est devenu un formateur DeFi à la Blockchain Business School, il lance sa propre plateforme de stratégie d’investissement nommée Lobster.
Découvre alors tout le parcours d’Alexis et pourquoi la plateforme Lobster est une véritable innovation et qui se différencie de tout ce qui est fait dans la DeFi :
Peux-tu déjà nous parler de ton passé de youtubeur ?
J’ai lancé ma chaîne YouTube quand j’avais entre 13 et 16 ans, c’était donc il y a plus de 10 ans maintenant.
Au tout début, j’ai fait ça vraiment par pur hasard, mais elle est quand même montée à plus de 30 000 abonnés. Et à l’époque, c’était beaucoup. Et puis, cela parait bateau à dire, mais j’ai commencé à prendre cela au sérieux. J’étais au collège en quatrième et la première vidéo a plutôt bien marché.
J’avais quelques petits buzz, Seb La Frite avait parlé de moi dans une vidéo à plusieurs millions de vues, ma chaîne faisait plus de 10 000 vues par jour. J’étais aussi top 50 youtubeurs humour en France.
Au final, c’était ma première véritable entreprise, même si je n’avais pas du tout comme objectif de gagner de l’argent à cet âge. Mais j’ai appris énormément.
J’ai monté également d’autres chaînes avec d’autres youtubeurs, dont notamment Neoxi qui a maintenant près de 2 millions d’abonnés. Et aussi, quelque chose qui est marrant à dire, c’est que Michou a commenté beaucoup de mes vidéos et voulait discuter avec moi à l’époque.
Ce qui est marrant, c’est qu’à l’époque, je ne voulais pas lui répondre, car il faisait encore des vidéos que je trouvais beaucoup trop enfantines. Maintenant, il a tout cassé et a eu une ascension fulgurante. Du coup, je le connais depuis qu’il avait 100 abonnés et 3 vidéos sur sa chaîne.
Pourquoi t’es-tu arrêté ?
Et puis j’ai arrêté YouTube, j’ai un peu burn out des réseaux sociaux. Et donc, j’ai quitté YouTube en me disant qu’en fait, vendre de sa personne, ce n’était pas pour moi.
J’avais du mal à voir où ça allait. C’est un peu comme si tu avais une copine avec qui cela ne va plus et que tu veux la quitter, mais que tu attends longtemps avant de le faire. Et du coup, tu pars d’un coup et ça fait un peu un choc. Tu peux voir les commentaires sur mes vidéos, les abonnés se demandent pourquoi j’ai arrêté soudainement.
Comment as-tu découvert la crypto après ce parcours ?
J’avais juste entendu parler du Bitcoin en 2017. Mais je n’avais pas trop compris, je m’en moquais un peu de l’argent. Mes parents m’ont déconseillé d’investir mon argent mis de côté, et en y repensant, ils avaient raison.
Avec du recul, maintenant que je suis dans la crypto, depuis 2018, je remarque que c’est beaucoup plus compliqué que ça. J’aurais beaucoup plus perdu, mais sûrement beaucoup plus appris également.
Je suis entré ensuite à l’INSA et cela ne me convenait pas d’être satisfait du minimum comme les autres étudiants. Je voulais être le meilleur dans mon domaine, dans un domaine méconnu.
Pour ma réussite personnelle, j’ai vite compris que je ne devais pas faire comme tous les autres et donc pas devenir ingénieur. Donc, pendant un cours de thermodynamique où je m’ennuyais, j’ai recherché toutes les technologies pas encore connues du grand public et dans ma liste, il y avait la blockchain ou encore l’IA.
Et en commençant mes recherches sur le Bitcoin, il y avait un mot sur trois que je ne comprenais pas. J’ai alors réalisé qu’on ne connaissait que le pic de l’iceberg.
Avec cette réalisation-là, j’ai du coup compris qu’il fallait vite investir. Car c’est en investissant dans un milieu que tu apprends beaucoup plus vite que tout le monde. J’ai commencé avec 50, puis 500, puis 5000…
C’était une passion. Et puis j’ai connu l’arrivée de la DeFi en début de 2020. Je me suis lassé du trading. Mais la DeFi, je ne m’en suis jamais lassé depuis maintenant 4 ans.
Tu lances alors ta plateforme Lobster, peux-tu nous dire ce que c’est ?
C’est une plateforme qui te permet d’accéder à des stratégies d’investissement complexes, mais de manière très simple. On crée des stratégies de finance décentralisées qui sont packagées.
En somme, nous rendons le liquidity providing (LP) aussi accessible que le staking. Alors pourquoi le LP, c’est compliqué ? Il y a deux raisons principales :
- Premièrement, tout simplement parce qu’il faut apporter deux tokens pour pouvoir permettre à deux personnes de faire des échanges. C’est plus compliqué parce que tu as une double exposition. Donc, avec le LP, nous gagnons de l’argent grâce aux volumes d’échanges.
- La deuxième raison, c’est qu’il y a une perte qui s’appelle la perte impermanente (impermanent loss). Pour la faire simple, lorsqu’un trader achète un token, il peut finir par un peu monter. En étant apporteur de liquidité, tu es de l’autre côté de la barrière. Donc, quand quelqu’un gagne, tu as tendance à perdre ce que les autres ont gagné. C’est cette “l’impermanent loss”, tu es donc à contre-courant du marché.
C’est donc cette formule qui est très difficile à gérer. Donc, nous nous sommes dits que nous allions nous lancer là-dedans.
Comment fonctionne votre algorithme du coup pour vous permettre de rendre ce LP aussi simple que le staking ?
S’il y a bien une chose à retenir sur Lobster et qui est différente de ce que tout le monde fait, c’est que nous allions la performance du web2 avec la sécurité du web3. Tous les protocoles de la DeFi règlent les problèmes du web 3 avec le web 3. Tous les projets vont utiliser les smarts contracts, qui sont décentralisés.
Le problème avec les smarts contracts c’est qu’ils sont assez stupides. Ils effectuent des tâches de manière automatique et non de manière intelligente. Et l’intelligence dans les smarts contracts, cela coûte extrêmement cher.
La seule chose qu’un smart contract peut faire, c’est d’effectuer une tâche lorsqu’il y a un trigger, c’est uniquement de l’automatisation.
Chez Lobster, nous avons aussi un smart contract, mais il ne fonctionne pas de manière automatisée. Il sert exclusivement à permettre aux investisseurs de garder leurs fonds de manière non custodial.
Notre innovation repose sur le fait que l’intelligence nécessaire pour Lobster est dans le web 2 et grâce au web 2 nous arrivons à “computer” des millions de données avec une intelligence et un algorithme qui est bien plus performant.
Cet algorithme sert donc à avertir le smart contract avec seulement les résultats de la comput. Cela coûte donc beaucoup moins cher, car tu peux baser cela sur Google AWS et cela apporte des résultats beaucoup plus précis.
Peux-tu nous en dire plus sur ce problème de conflit d’intérêt dans cette DeFi qu’une plateforme comme Lobster peut régler ?
En effet, nous avons cette vision chez Lobster. Aujourd’hui, il y a cette sorte de conflit d’intérêt sur les services de finance décentralisés.
Nous avons des Uniswap ou Aave qui fonctionnent très bien et qui sont très bien positionnés.
Certes, ces services peuvent vous faire gagner de l’argent. Mais leur business model n’est pas corrélé au fait que vous gagnez de l’argent. C’est super important de comprendre cela. Lorsque nous investissons quelque part, nous devons investir sur quelqu’un qui a un intérêt à nous voir gagner de l’argent.
Par exemple, sur des fonds, ils génèrent des bénéfices sur les transactions, donc ils ont intérêt à ce que tu gagnes.
Uniswap s’en fiche de savoir si les LP gagnent de l’argent. Ils veulent simplement assez de LP pour que le “slippage” soit très faible et donc pour qu’il y ait beaucoup de volumes d’échanges. Car grâce aux LP, leur système devient plus efficient et peuvent donc avoir plus de volumes d’échanges.
Nous retrouvons le même problème sur Aave. Leur business modèle est de matcher des prêteurs et des emprunteurs. Un prêteur qui gagne moins peut arranger Aave dans certaines conditions.
Donc, pour moi, il est absolument essentiel d’avoir des sur-couches comme Lobster qui résolvent les problèmes des investisseurs de la DeFi, mais sans conflit d’intérêt.
Donc, notre vision chez Lobster c’est que si nous gagnons, vous gagnez également. Nous sommes des fournisseurs de stratégies et non des “leads optimizers”. Ces derniers rajoutent seulement de l’automatisation et nous de l’intelligence. Nous avons inventé ce terme-là chez Lobster.
Un “strategy provider” est une stratégie qui a été créée uniquement dans le but de créer des stratégies multi-protocoles avec une forme d’intelligence sur la DeFi.
Et nous pensons fermement que ce sont ce genre de protocoles qui réduisent ces conflits d’intérêts. Nous ne cherchons pas à faire de l’argent sur des cours, mais sur des mécanismes financiers.
Utilisez-vous donc des oracles ou d’autres technologies ?
Nous utilisons des oracles en interne de Chainlink et d’autres. Nous effectuons un lien entre le web 2 et le web 3, mais notre questionnement est de comment faire pour que le web 2 envoie des informations au web 3 de manière efficace.
Pour cela, nous utilisons des machines virtuelles qui nous permettent avec précision d’avertir ce contrat. Notre algorithme n’est pas un risque de contrepartie.
Notre smart contract permet le non custodial et possède une liste de wallets pré-définis. Et personne, ni même cet algorithme, ne peut changer cela. Donc l’algorithme ne peut jamais faire n’importe quoi et mettre en danger les fonds.
Et même s’il est amené à faire n’importe quoi, il ne fera pas provoquer de grosses pertes aux clients. L’algorithme ne peut pas être changé, mais seulement interrompu. En l’arrêtant, les clients peuvent retirer leurs fonds directement.
En gros, le pire scénario possible, c’est que l’algorithme fasse n’importe quoi et le protocole va alors dire “attention, il y a plus de 0,5% de slippage” et on arrête tout.
Notre algorithme est un modèle mathématique prédictif, nous ne sommes donc pas sur un réseau de neurones. Nous sommes quand même sur de l’analyse poussée, donc nous pensons aussi à l’IA pour de la recherche de nouveaux modules et de nouveaux paramètres pour l’algorithme.
Qu’offrez-vous en termes de rendement ?
Nous voulons faire plus de bénéfices que le staking. Même si nous avons toujours ce risque d’impermanent loss lié à la pool sous-jacente.
Nous avons par exemple une stratégie sur Ethereum qui génère 10% alors que le staking donne 3%. Mais il y a bien ce risque avec les smart contracts de ces pools.
Mais par exemple, Uniswap a des dizaines de milliards de dollars sous gestion et ils ont des smart contracts très sensiblement audités.
Donc c’est toujours possible qu’un problème arrive. Mais j’aimerais mentionner un sujet dont personne ne parle.
Pour le staking Ethereum, nous obtenons les récompenses de la blockchain, les récompenses de l’inflation de la blockchain et également les récompenses liées aux transactions.
Sur beaucoup de blockchains, nous récupérons alors essentiellement les récompenses d’inflation, puisqu’il n’y a pas de transactions. Ce n’est pas forcément le cas sur Ethereum, mais parfois, nous allons avoir moins d’inflation. Donc en faisant du staking, tu peux perdre de l’argent.
C’est important de le préciser. Si l’inflation est à 20% et que le staking est inférieur à 20%, tu perdras de l’argent. Lobster n’est peut-être pas magique, mais nous comblons ce genre de pertes.
Des stratégies Bitcoin de prévues ?
Effectivement, sur Bitcoin, il y a très peu de gens qui ont des stratégies à rendement, donc nous avons l’ambition de trouver une bonne stratégie et de se placer sur Bitcoin.
Nous avons quand même observé que les stratégies sur Bitcoin génèrent moins que sur Ethereum. Mais nous pouvons atteindre des rendements qui sont intéressants pour Bitcoin. C’est sur ce quoi nous travaillons et nous espérons la sortir prochainement.”
Conclusion : La plateforme de stratégie Lobster répond donc à un problème de manière inédite sur le marché. La DeFi est effectivement bien loin d’avoir atteint le Market Cap qui lui est prédit.
Représentant seulement 3% de la Market Cap Totale, la DeFi devrait progresser rapidement alors que le Bitcoin est annoncé à plus de 200k dès l’année prochaine. D’ailleurs, Lobster vient de dépasser les 260 000 dollars sous gestion sur son premier vault Atlantic WETH.
Alexis pense fermement que des acteurs comme Uniswap et Aave sont partis pour rester et devenir des leaders, il espère régler ce problème de conflits d’intérêt tout en apportant une stratégie fiable et innovante et se positionne dans un secteur prometteur.
En alliant le web 2 et le web 3, Lobster offre donc des rendements supérieurs à 10% sur de l’ETH avec Atlantic WETH et bientôt d’autres jetons comme le Bitcoin. Le tout en sécurisant les fonds investis dans un coffre custodial.
Sources : Interview de Alexis Maillez, co-fondateur de Lobster.
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