Un acheteur est parvenu à mettre la main sur un NFT CryptoPunks très rare pour “seulement 23 000 dollars”. Si certains crient à l’arnaque, il pourrait tout simplement avoir été très malin.
L’affaire du siècle
Les CryptoPunks constituent la collection de NFT la plus célèbre et la plus prisée par les collectionneurs. Si leur prix a sensiblement baissé depuis le “NFT Summer” en 2021, il restent encore très chers.
Un collectionneur anonyme a ainsi réalisé une très belle opération en acquérant mercredi le CryptoPunks numéro 2386 pour “seulement” 10 $ETH (environ 23000 dollars). Ce, alors qu’un NFT similaire avait été vendu pour l’équivalent de plus de 1,5 millions de dollars la semaine dernière.
Today happened one of the biggest crypto punk heists of all time. Someone with a lot of patience and knowledge just bought ape 2386 for 10 ETH.
How 👇🧵 pic.twitter.com/SY3r7Og8lV
— niftynaut (@niftynaut) September 11, 2024
Il s’agit en effet de l’un des CryptoPunks les plus rares et les plus populaires, puisqu’il représente un singe, un animal symbolique dans l’écosystème crypto. Il n’existe que 24 Punks “singes” sur un total de 10000.
Afin de parvenir à ses fins, l’acheteur a fait preuve d’une profonde connaissance des mécanismes de vente, ajoutée à une bonne dose de patience. Si cet achat est hautement critiquable sur le plan moral, il n’a en revanche rien de techniquement illégal.
Nous allons à présent voir dans le détail comment l’un des CryptoPunks les plus rares a été vendu pour seulement 70% du prix du floor de la collection.
Un CryptoPunks fractionnalisé, des holders distraits
Le Punk #2386 n’appartenait pas qu’à un seul propriétaire. Il avait en effet été fractionnalisé en 10 000 tokens ERC20 le 26 septembre 2020. Ces tokens avaient ensuite été acquis par 257 wallets différents.
Ce partage avait été effectué via une plateforme baptisée Niftex, inactive depuis. L’acheteur a profité d’une disposition du site selon laquelle n’importe quel détenteur d’une fraction du NFT peut fixer un prix de vente, qui reste valide si personne ne le conteste dans les deux semaines suivantes.
Or, l’un des détenteurs de fractions du Punk, baptisé 0x282 a fixé un prix de vente à 0.001 $ETH par part, soit 10 Ethereum pour le total des parts.
Comme l’a indiqué Niftynaut dans un thread sur X (ex-Twitter), deux détenteurs de tokens ont remarqué la modification du prix de vente. L’un d’eux est le célèbre investisseur et influenceur gMoney, qui a tenté de contrer l’offre.
I don’t consider this a heist. It’s an arb. The smart contract worked as intended.
If you want decentralized systems you have to take the good with the bad. It’s part of the game. It’s why we’re here. If you don’t like those rules, you probably shouldn’t be playing.
— gmoney.9dcc.e τh (@gmoneyNFT) September 11, 2024
Pour ce faire, il a voulu racheter les parts du détenteur qui avait proposé le deal. Mais il n’a proposé que l’équivalent de l’offre en cours, soit 0,001 $ETH. Ce, alors qu’il aurait du mettre sur la table au moins 0.0010000001 $ETH.
Un opération tout à fait légale
De plus, personne d’autres n’a complété l’offre de gMoney, ce qui aurait pu suffie si seulement une personne avait proposé d’ajouter une fraction d’Ethereum à sa proposition de rachat.
Résultat, l’acheteur a vu sa proposition acceptée, et a fait l’affaire du siècle. On ne sait pas s’il va conserver ou non le NFT désormais. Il pourrait en effet réaliser une plus-value de près de 1,5 million de dollars s’il décidait de se séparer de son CryptoPunks.
Et l’acheteur n’a commis aucun crime. Il a seulement profité de la distraction des détenteurs des fractions. gMoney a ainsi déclaré sur X qu’il ne considérait pas cela comme un vol. Pour lui, c’est simplement la conséquence du fait qu’il s’agisse d’un système décentralisé, avec ce que cela implique de responsabilité de la part des personnes impliquées.
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