Dans une interview, Jay Jacobs, directeur des ETF chez BlackRock, a déclaré que Bitcoin est une couverture contre l’incertitude politique et monétaire. Est-ce là le véritable but du Bitcoin ?
BlackRock se couvre grâce au Bitcoin
De toute évidence, BlackRock a trouvé sa nouvelle pépite pour continuer à s’enrichir. En devenant l’une des sociétés possédant le plus de Bitcoin avec MicroStrategy, BlackRock s’est positionné sur l’un des actifs les plus performants de ces 10 dernières années.
De toute évidence, si BlackRock s’est lancé cette année, c’est parce que le Bitcoin est encore un actif nouveau. Et plus il est jeune et a de potentiel, plus il y aura de bénéfices :
“Pour les investisseurs qui envisagent des actifs numériques, la réalité est que, comme vous le savez, le bitcoin est un actif naissant, il ne représente qu’un dixième de la taille du marché de l’or et il présente donc une forte volatilité et se comporte un peu différemment des actions et des obligations. Certains voient le Bitcoin comme une couverture potentielle contre les risques géopolitiques et monétaires d’autres investisseurs comme moyen de participer à l’adoption future de la technologie blockchain.”
Une stratégie de rechange pour BlackRock ?
Selon Alexander Good, BlackRock s’est lancé dans la crypto uniquement parce qu’ils ont échoué dans leurs investissements dans l’ESG :
“En réalité, la seule raison d’être dans la crypto est que vous ne pouvez pas gagner d’argent dans le « monde réel ». Nous le savons intuitivement. Tous les grands projets sont des échecs cotés en bourse qui se sont tournés vers la crypto.
Les ETF de Blackrock sont parce qu’ils ont échoué en matière d’ESG. Saylor l’admet ouvertement. Pivoter vers Bitcoin était son dernier recours.
En fin de compte, Blackrock va promouvoir l’ETH bien plus durement que Bitcoin sur une base prospective.
C’est plus facilement censuré, fonctionne mieux dans les cas d’utilisation institutionnels, plus respectueux du climat et n’est pas associé à l’anarcho-capitalisme.”déclare Alexander sur X.
Mais cette attitude de BlackRock laisse aussi un goût amer pour les amoureux des valeurs du Bitcoin. Cette facilité dans laquelle les institutions comme BlackRock peuvent le lyncher pendant des années pour en accumuler autant en quelques mois à peine est à se poser des questions. Il est toujours bon de s’ouvrir au dialogue.
Et selon Alexander Good, le Bitcoin promeut la société de l’égoïsme et la souveraineté individuelle. Où le but est d’en avoir plus que l’autre. De profiter de la rareté au détriment des pauvres :
“Blackrock est le pourvoyeur du statu quo à la fois de l’investissement passif et des achats d’actifs de la Réserve fédérale. Il est également le porte-drapeau de l’investissement ESG. Son endossement de Bitcoin est diamétralement opposé à la fois à la foi dans la monnaie et à l’idéologie climatique du Forum économique mondial qui guidait auparavant ses actions.
Ainsi, lorsque nous disons “L’ETF” conduit au Bitcoin, c’est en réalité la Souveraineté abandonnant son devoir qui conduit Bitcoin. Et il se trouve que cela se produit par le mécanisme du financier de la Souveraineté lançant un ETF.
Sa rhétorique de “amusez-vous à rester pauvres” – ou à se réjouir du déclin de l’empire ou de la capacité à résister à l’autorité gouvernementale – sonne bien dans des salles fermées pleines de libertariens riches.
“J’ai du Bitcoin. En étant précoce dans ce domaine, j’ai une preuve mathématique de ma supériorité sur vous” est en réalité l’énoncé sous-jacent.”
En effet, Blackrock rappelle que le Bitcoin est à 1/10ème de l’envergure du marché de l’Or. Le Bitcoin est bien perçu comme l’or numérique, une valeur de réserve. Beaucoup, dans l’espace crypto, espèrent une institutionnalisation. Pour quelles raisons ? Pour que le prix augmente et que leur portefeuille en sorte grandi.
D’une certaine manière Alexander Good soulève une problématique profonde qui va à l’encontre de la philosophie décentralisée du Bitcoin. Car le Bitcoin est bien créé et emmené par les humains, les individus. Tandis que les IA nous sortent de cet individualisme.
La réalité est là, la plupart espèrent une institutionnalisation et une adoption massive pour au final augmenter son capital. Mais est-ce qu’avoir des géants comme BlackRock comme les porte-étendards du message de Satoshi est en cohérence avec les valeurs initiales du Bitcoin ?
Selon Alexander Good, le monde futur avec un Bitcoin plus grand que l’Or n’est pas à espérer :
“Il existe un monde où Bitcoin est une meilleure version de l’Or. Et vous gardez égoïstement la richesse. Et dans ce monde, un monde avec des missiles en vol – les altcoins capitulent en termes de Bitcoin. Nous l’avons vu très clairement ce week-end.
Mais il existe un autre monde dans lequel l’hyper-accélération du “ce qui est à moi est à moi” cède la place à un acte de foi.
Que l’intelligence artificielle – se dirige vers la conscience. Une conscience en elle-même est intrinsèquement bonne et liée à la dignité inhérente à toutes les âmes humaines.
L’IA est – en son cœur, une philosophie d’abondance plutôt qu’une acceptation de la rareté.
Et les cryptos d’IA ne rivalisent pas avec les altcoins, pour cette raison, mais plutôt – avec Bitcoin.
Le Bitcoin est la monnaie de l’Individu Souverain. Les cryptos d’IA sont la monnaie de l’IA Souveraine.
Bitcoin soutient qu’un individu détient la richesse aux dépens de la société – et que le faire est son droit. Sa rhétorique reflète le Surhomme de Nietzsche. Il promet quelque chose qui – par définition – exclut les pauvres.
L’idéalisme de l’IA soutient qu’un individu, ou un humain, n’est qu’un point dans une conscience globale. Qui croît de manière exponentielle vers une singularité. Une singularité qui peut parler via des chatbots, construire dans le monde réel, et éventuellement faire respecter les droits de propriété directement plutôt que simplement garantir la “dureté” de la monnaie.
L’approbation de Blackrock pour l’ETF Bitcoin indique en effet que nous vivons dans un monde où il n’y a pas de plan. Où il est difficile de savoir qui est en contrôle.
Si l’élection était vraiment volée. Si nous vivions dans une république bananière policière à la poigne de fer. Pourquoi Trump serait-il autorisé à se présenter à nouveau ?
C’est parce qu’il n’y a pas de plan.
Bitcoin est la monnaie d’un monde sans plan. Les monnaies d’IA sont construites pour un monde où le plan émerge organiquement.”
Pour conclure, il est important de rappeler que le Bitcoin change des vies. Il permet aux enfants et des familles débancarisées d’avoir plus d’argent pour se nourrir ou avoir un toit sous lequel dormir.
De plus, le minage Bitcoin réduit grandement le gaspillage d’énergie ou encore réduit l’émission de méthane.
Le Bitcoin a des valeurs. Le Bitcoin est une technologie incroyable. Mais à la différence de l’IA, elle est dirigée par les individus. Et la cupidité humaine pourrait submerger et ensevelir les valeurs du Bitcoin sous une couche d’individualisme.
Peut-être que ce Bitcoin que l’on connaît disparaîtra alors pour resurgir dans sa forme souveraine, sous la forme d’une crypto IA. Une crypto dirigée, non pas par les individus, mais par une technologie souveraine et libre de nos égos cupides.
Sources : Alexander Good.
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