Les néo-banques sont l’un des secteurs les plus florissants. Avec une valeur estimée à 10,000 milliards de dollars en 2028, les néo-banques ne cessent de renverser les codes, notamment via la CeDeFi et l’IA. Rencontre avec Nikolay Denisenko, co-fondateur et CTO de Brighty.
Quel avenir pour les start-ups Fintech dans l’UE ?
Actuellement, le secteur des néo-banques est évalué à 6,370 milliards de dollars, selon les données de Statista. L’industrie est donc sous le coup d’une croissance très importante, et devrait potentiellement atteint les 10,000 milliards de dollars d’ici 4 ans.
En cause, des méthodes très différentes du secteur bancaire traditionnel. Toutefois, il ne s’agit pas non plus de verser dans la DeFi de manière absolue. Pour Nikolay Denisenko, CTO de Brighty app, le meilleur reste à venir :
« Au sein de l’UE, comme dans d’autres régions du monde, les néo-banques continuent de bouleverser le secteur bancaire traditionnel en proposant des expériences bancaires numériques plus conviviales. Nous nous attendons à ce que cette tendance se poursuive et évolue, en particulier avec le mouvement CeDeFi qui gagne du terrain dans la région. »
En effet, il semble évident que l’innovation prime dans le secteur des néo-banques. En 2023, Revolut, leader du néo-banking en Europe, affichait un chiffre d’affaires en hausse de 45%. De son côté, N26, le concurrent allemand, continue sa progression au travers du territoire Européen.
« De manière générale, les tendances et les innovations dans ce domaine reflètent une évolution plus large vers des services financiers plus décentralisés, efficaces et centrés sur l’utilisateur », explique le CTO de Brighty App.
Un environnement règlementaire « craintif »
Dans quelques jours, le premier volet de MiCA sera mis en place. Pour rappel, MiCA devrait permettre plus de clarté dans les instruments financiers tels que les crypto-monnaies. Le texte prévoit également un cadre juridique et légal plus adapté au paysage financier et économique actuel, en particulier pour les entreprises.
Cependant, pour Nikolay Denisenko, les mesures actuelles ne sont pas encore suffisantes :
« L’environnement réglementaire des startups fintech en Europe est généralement favorable, mais craintif lorsqu’il s’agit de protection des consommateurs. Ce n’est pas un chemin facile à parcourir en tant que startup et nous nous attendons à ce que les réglementations évoluent continuellement, ce qui rend les barrières à l’entrée pour les projets dans l’espace encore plus élevées. D’un autre côté, si vous êtes capable de suivre les changements en tant qu’entreprise, cela montre votre dévouement et votre désir d’apporter de la valeur à vos abonnés et à votre base d’utilisateurs. »
Il note toutefois que l’arrivée de MiCA pourrait faciliter la tâche à Brighty App, mais aussi aux autres start-ups et aux néo-banques :
« La réglementation qui a le plus retenu notre attention est la réglementation européenne MiCA (Markets in Crypto-Assets), qui vise à créer un cadre réglementaire unifié pour les cryptoactifs. Cela devrait contribuer à renforcer la confiance des investisseurs tardifs ou des investisseurs peu enclins au risque. »
La crypto en bleu, blanc, rouge ?
La France n’a eu de cesse de manifester de l’intérêt à l’égard des crypto-monnaies. En parallèle avec les néo-banques, la question se pose alors quant à un potentiel mariage entre les néo-banques et les instruments financiers digitaux. Pour Brighty App, il y a de l’espoir :
« Même s’il y a un peu plus d’appréhension en matière d’utilisation de crypto, la France figure dans le top 5 des pays en matière de téléchargements pour une néo-banque comme Revolut. L’évolution démographique est l’un des facteurs affectant l’utilisation des néo-banques et l’adoption de la cryptographie, les pigistes et les jeunes professionnels plus férus de technologie étant à l’origine de cette croissance », explique-t-il.
Il note par ailleurs que l’avenir s’annonce prometteur pour la FinTech et la cryptomonnaie en Europe :
« Je m’attends à une intégration continue des stratégies DeFi et de la technologie blockchain dans les solutions bancaires. Nous remarquerons que la créativité et l’innovation de l’écosystème crypto s’infiltrent jusqu’aux néo-banques et aux structures bancaires encore plus traditionnelles. En termes de technologies émergentes, les startups ont déjà commencé à se lancer dans l’intégration de l’IA dans les solutions financières, nous pouvons donc nous attendre à ce que cela ait un impact encore plus important sur le secteur. »
Alors que le secteur bancaire se rapproche des cryptos et de la blockchain, l’intelligence artificielle pourrait-elle alors être la prochaine étape ? Dans un futur pas si lointain, l’intégration de la DeFi et de l’IA pourraient effectivement permettre de révolutionner pour de bon le secteur bancaire et de le rendre à nouveau attractif.
Sur le même sujet :
- La néo-banque Revolut accélère sur le lancement d’un wallet et d’un token !
- Kraken engage un ancien cadre de Coinbase et N26 pour booster son expansion à l’international
- N26 étend son offre crypto-trading