Dix pays de l’Union européenne dont l’Italie, la Pologne et la Grèce, se mettent d’accord pour lancer la blockchain Europeum pour impacter “la vie quotidienne” des citoyens.
Une blockchain UE en approche ?
Alors que la CBDC semble avancer lentement, 10 pays européens se seraient mis récemment d’accord pour lancer une blockchain nommée Europeum.
En effet, le gouvernement belge prévoit donc d’utiliser la technologie blockchain pour faciliter le stockage et le transfert de données de manière sécurisée. Les documents officiels tels que les permis de conduire et les titres de propriété en font partie :
“Europeum aura une présence tangible dans la vie quotidienne des citoyens européens. Chaque citoyen pourra maîtriser ses données personnelles” déclare Mathieu Michel, secrétaire d’État belge à la numérisation.
Initié par le gouvernement belge, une nouvelle organisation a été conçue ce mardi pour introduire la blockchain afin de réorganiser le transfert de données entre les 27 pays membres de l’UE.
Toutefois, la France ou encore l’Allemagne ne font pas partie de cette liste de partisans crypto. Parmi les 10 pays qui ont rejoint l’organisation se trouvent l’Italie, la Pologne ou encore la Grèce. Selon un post de Mathieu Michel sur Linkedin, “d’autres sont à venir”.
Une blockchain souveraine pour les citoyens
Rendre sa souveraineté économique au citoyen est la plus grande promesse du Bitcoin et des crypto-monnaies. Toutefois, lorsque la politique s’en mêle, la sécurité de nos informations n’est pas des plus rassurantes.
Toutefois, selon Mathieu Michel, L’Europeum est véritablement conçue dans une optique de transparence et de sécurité :
« Les gens n’ont pas besoin d’être heureux que l’Europeum existe. Ils ont juste besoin de savoir que si les données sont échangées entre nations, administrations ou entreprises, leur utilisation est sûre. Nous devons créer une nouvelle infrastructure souveraine, plutôt que de dépendre d’Amazon Web Services pour les télécommunications. Nous parlons de l’avenir des jumeaux numériques ou du métaverse, nous avons donc besoin d’une infrastructure souveraine qui puisse répondre à des critères importants tels que la singularité, la sécurité, la confidentialité, l’interopérabilité.”, a déclaré Michel à DL News.
Ce dernier mise donc sur la technologie blockchain et espère que les contrats intelligents géreront efficacement ce transfert de données privées.
Malgré le bon vouloir de Michel, le projet Europeum ne ravit pas tout le monde autant que lui :
“Une blockchain ne sert à rien si elle n’est pas 100% décentralisée. Et ça m’étonnerait que ce soit le cas de cette blockchain européenne. Une blockchain privée n’est rien d’autre qu’une base de données alourdie pour rien, si c’est pour avoir un point of failure sur la décentralisation de la blockchain, autant opter pour une base de données MySQL totalement contrôlée par l’EU.
Ça aurait pu être un beau projet, si vous aviez choisi de le construire sur Bitcoin. Il y a déjà des super sociétés très intéressantes qui font des implémentations de contrats intelligents sur Bitcoin. Une blockchain se doit d’évoluer dans un environnement 100% décentralisé et sans tiers de confiance, et donc avec un consensus qui le permet tel que le consensus Nakamoto.
Si la décentralisation de ces fameux contrats en ligne et échange de données dont vous parlez n’est pas au centre de l’implémentation et que l’Europe n’accepte que certains validateurs sur cette chaîne, alors elle n’a aucune raison d’exister et une bdd centralisée ferait tout aussi bien l’affaire. Ici, l’utilisation d’une blockchain se justifie uniquement pour coller un terme à la mode sur votre projet afin de drainer de l’argent public sur un projet inutile.” répond le Bitcoiner Julien Henrard sur Linkedin.
En effet, même si Michel garantit une “souveraineté européenne et une protection de la vie privée”, Europeum n’en reste pas moins un projet de blockchain privée et donc aux mains des validateurs du réseau. La technologie blockchain n’est donc, pour l’instant, qu’un mot sur un projet qui ne repose pas sur le point le plus important de cette technologie, à savoir la décentralisation. D’autant plus que Michel annonce que Europeum pourrait à l’avenir accueillir les CBDC de la BCE et des banques européennes.
En conséquence, il est presque impossible d’imaginer que Europeum sera décentralisé et véritablement aux “mains” des citoyens.
D’ailleurs, Michel qui a lancé son projet Europeum l’année dernière avec un budget d’1 million d’euros, avait informé vouloir s’éloigner de la crypto et se concentrer “uniquement sur la technologie qui la sous-tend” à savoir la blockchain. Selon lui, la valeur de la blockchain est “l’unicité de la donnée”. Il semble avoir oublié un terme essentiel aux yeux des partisans de cette technologie : la décentralisation.
Source : DLNews.
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